L’historique des dialogues publics – privés remonte au temps des réformes drastiques des Programmes d’Ajustement Structurels (PAS). Ces réformes ont engendré du même coup la prise de mesures visant le retrait de l’Etat des secteurs productifs et un accroissement du rôle et du poids de plus en plus grand du Secteur Privé. Dès lors, le processus était en cours pour réformer l’administration en vue de réduire les effectifs de la fonction publique. Au plan financier, l’on assistera à l’harmonisation et la rationalisation de la fiscalité afin d’accroître à la fois les performances du secteur privé, mais aussi de réduire les déficits budgétaires. Ces changements ont inévitablement conduit à un nouveau type de rapports entre l’Etat et les acteurs du secteur privé.

C’est dans ce contexte que différentes réformes ont été engagées comme celles du système bancaire et la restructuration des organismes d’appui au secteur privé. Ces organismes d’appui réformés devaient connaître un autre type de management qui offrait au secteur privé l’opportunité de prendre en charge la fourniture de services de qualité aux entreprises.

Pour accélérer le processus, l’Etat a jugé nécessaire de créer dans un premier temps une structure ad ‘hoc de concertation impliquant à la fois le secteur privé et le secteur public afin de susciter l’adhésion de toutes les parties prenantes au changement, mais aussi pour instaurer un dialogue public/privé.

C’est à la suite de ce Comité ad ‘hoc qu’une  Commission de Concertation Etat/Secteur privé a été créée dans le souci constant du Gouvernement d’assurer plus de synergie entre le public et le privé, mais aussi pour garantir une meilleure circulation de l’information à tous les niveaux.  Cette commission, mise en place en 1992 (arrêté n° 92-058/MICM/SG du 18 septembre 1992) et placée sous la tutelle du Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Mines de l’époque avait pour missions : (i) de participer à l’élaboration d’un contenu de programme visant à renforcer le cadre institutionnel d’appui et de promotion sur secteur privé ; (ii) d’assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations de reformes approuvé par le Gouvernement et informer toutes les parties concernées par leur application ; (iii) enfin de participer à l’évaluation périodique de l’assistance technique aidant à la restructuration des 3 institutions d’appui que sont la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat (CCIA), le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) et l’Office national du commerce extérieur (ONAC).

La commission de Concertation Etat/Secteur privé a  permis de jeter les bases d’un certain dialogue entre le Gouvernement et le Secteur Privé. Il était animé par un président désigné sur la base de sa compétence, son indépendance, mais aussi son expérience sur le plan des réformes économiques. La composition des membres de cette commission avait été pensée de manière paritaire de sorte à réunir 12 représentants du public et 12 représentants du privé. Le financement de cette instance était assuré respectivement à 40, 30 et 30% par la CCIA, l’ONAC et le CBC.

Au nombre des résultats de cette commission on notera la restructuration juridique et la réorganisation des trois institutions ci-dessus cités (CCIA, CBC et ONAC) ainsi que le développement d’une synergie d’action et des relations de collaboration entre elles. Depuis, le processus de libéralisation de l’économie s’est accéléré et la volonté de l’Etat burkinabè de faire du secteur privé le moteur de la croissance s’est beaucoup accrue. Cela a permis de prendre conscience de la nécessité de poursuivre les réformes et les efforts d’amélioration du climat des affaires.

C’est dans ce contexte et suite à une série de dialogues et de concertations entre le gouvernement et certaines organisations du secteur privé que par arrêté N° 98-44/MCIA/SG/PASP du 3 août 1998, il a été décidé de mettre en place une Commission Permanente de concertation Etat/Secteur Privé. Cette commission permanente a remplacé la Commission de Concertation Etat/Secteur privé avec un élément nouveau : celui d’assurer une concertation permanente entre l’Etat et le Privé pour favoriser la prise en compte des intérêts du privé dans les décisions du Gouvernement sur les questions économiques.

De cette commission naîtra la Rencontre Annuelle Gouvernement/Secteur privé (RGSP)  dont la première édition s’est tenue le 25 mai 2001 à Bobo Dioulasso. Depuis cette première édition, la rencontre annuelle s’est régulièrement tenue à Bobo Dioulasso capitale économique du Faso, suivant une périodicité annuelle. Au total 19 rencontres ont effectivement été organisées.  Elle se tient habituellement en juillet, quelque fois en septembre, ou octobre pour la 8ième rencontre, voir mai pour ce qui de la première (voir encadré n°2 pour le détail relatif aux dates de tenue des précédentes rencontres).

Numéro Année  Dates   Thème directeur

1- 2001 25 Mai  Néant

2- 2002 05 juillet   Néant

3- 2003 18 juillet   Néant

4- 2004 16 juillet   Néant

5- 2005 7 et 8 juillet Relance de l’investissement dans les secteurs productifs : contraintes, perspectives et attentes

6- 2006 7 juillet Quelle adéquation entre l’impératif d’accroissement des recettes de l’Etat et l’incitation à l’investissement par une fiscalité attractive ?

7- 2007 28 septembre   Quelles mesures prioritaires pour l’amélioration de l’environnement des affaires en vue d’un développement durable du secteur privé au Burkina Faso ?

8- 2008 20 octobre   Décentralisation et secteur privé : quelle synergie pour l’émergence d’un tissu économique local dynamique ?

9- 2009 28 septembre   Quelle stratégie de promotion du secteur privé dans le contexte actuel de crise économique ?

10- 2010 19 juillet   Etat des lieux de l’investissement privé au Burkina Faso : quelles stratégies de relance ?

11- 2011 18 Juillet  Enjeux et modalités de réalisation des projets de Partenariat Public-Privé pour la croissance économique au Burkina Faso

12- 2012 30 juillet « Rencontre Gouvernement/Secteur Privé : bilan et perspectives »

13- 2013 07et 08 octobre « le poids du secteur informel : quelles stratégies d’intégration dans l’économie formelle ? »

14- 2015 27 avril « la problématique du financement des PME /PMI au Burkina Faso : enjeux, défis et perspectives ».

15- 2017 08 mai « Quelles mesures pour une contribution efficace du Secteur privé à la mise en œuvre du Plan National du Développement Economique et Social (PNDES)?»

Format actuel

16- 26 et 27 novembre « Secteur privé et défis de la transformation industrielle et artisanale »

17- 2019 14 et 15 octobre « Stratégies d’intégration des entreprises burkinabè dans les chaînes de valeurs nationales, régionales et internationales »,

18- 2020 28 et 29 septembre « Le rôle de la commande publique dans la promotion du secteur privé »

19- 2021 1er et 2 octobre « L’accord de la Zone de libre-échange continentale Africaine (ZLECAf) : défis et opportunités pour la transformation structurelle de l’économie burkinabè ».

La RGSP permet de maintenir un dialogue permanent public/privé en vue d’aboutir à des réformes et à la prise de mesures pertinentes et efficaces qui pourraient permettre d’améliorer l’environnement des affaires et  promouvoir l’investissement privé dans le pays.